Un peu d’histoire sur le handicap en entreprise

Les premières mesures pour l’emploi des personnes handicapées remontent à la loi du 31 mars 1919.
Elles visaient à reclasser les victimes de la guerre de 14-18, en favorisant l’accès ou le retour à l’emploi des mutilés de guerre, moyennant une « rééducation professionnelle ». Les établissements de 10 salariés et plus avaient l’obligation d’employer ces personnes à hauteur de 10 % de l’effectif total.
Cette mesure a été élargie aux victimes d’accident du travail en 1930 et aux grands infirmes et anciens malades en 1949 (loi Cordonnier).

Histoire du handicap en entreprise

Historique des lois relatives au handicap en milieu professionnel

Loi du 23 novembre 1957

Le bénéfice de cette mesure a été en partie réservé à une nouvelle catégorie de personnes, les « travailleurs handicapés », c’est-à-dire « toutes personnes dont les possibilités d’obtenir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites par suite d’une insuffisance ou d’une diminution de leurs capacités physiques ou mentales » et affirme le droit au reclassement professionnel de tous les handicapés.

Loi d’obligation d’emploi des travailleurs handicapés du 10 juillet 1987

Il s’agit de la première loi à instituer une obligation de résultat et de mise en oeuvre de moyens dans l’insertion des travailleurs handicapés en milieu ordinaire. Elle impose une contrepartie financière en faveur de l’Agefiph pour les établissements qui ne remplissent pas leur quota d’emploi de travailleurs handicapés, soit 6% pour les entreprises de 20 salariés et plus

Loi du 11 février 2005

(Pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées)
Avec l’appellation « entreprise adaptée » (EA) qui a remplacé « atelier protégé », l’État a souhaité mettre l’accent sur l’importance de promouvoir l’emploi des personnes handicapées en entreprise classique. Depuis 2005, les entreprises adaptées relèvent du marché ordinaire du travail et non plus du milieu protégé du travail. Cette loi définit la notion de handicap (article 114) : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »

La loi Handicap 2018 modifie la loi de 2005 

2005
2018
DOETH (Déclaration d’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés)
Obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 20 salariés.
Périmètre : établissements avec autonomie de gestion, SIRET Contribution versée à l’Agefiph ou au Fiphfp
Obligatoire pour toutes les entreprises Périmètre : entreprise au global, SIREL (plus de notion d‘établissement.
À partir du 01/01/2020, déclaration intégrée à la DSN et recouvrement transféré à l’URSSAF ou à la caisse des MSA
Taux 6 %
Obligation d’emploi de 6 %
L’obligation d’emploi de 6 % sera évolutive (à la hausse)
RQTH
RQTH attribuée pour une durée limitée de 2 à 10 ans même en cas de handicap irréversible
En cas de handicap irréversible, la RQTH sera attribuée à vie de façon définitive.
Accords handicap
Présence d’accords handicap renouvelables
Les accords handicap agréés auront une durée maximale de 6 ans (3 ans renouvelables une fois) et seront conclus au niveau d’une entreprise.
Emploi direct
Les modalités de réponses à l’obligation d’emploi direct sont : les stagiaires TH, le recours à l’intérim, l’emploi direct et la sous-traitance auprès du STPA.
Seul l’emploi direct (CDD, CDI, intérim et stage), comptabilisé au prorata du temps de travail sera comptabilisé dans l’emploi direct.
Sous-traitance
La sous-traitance auprès du STPA s’inscrit dans l’obligation d’emploi des 6 % dans la limite maximale de l’OETH. Les dépenses auprès du STPA sont comptabilisées dans l’emploi direct.
La sous-traitance auprès du STPA ne s’inscrit pas dans l’obligation d’emploi direct (= 6 %) mais permet de réduire sa contribution.
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